
Simon Diotte - 5 juillet 1976
Mon kayak, ma canne à pêche
Plus économique, plus sportive et moins pépère que la pêche en chaloupe, la pêche en kayak soulève un enthousiasme monstre dans le monde. Et le Québec n’échappe pas à la vague.

Les kayaks de pêche se distinguent de ceux destinés à la promenade et son plus stables. (Photo: Pélican)
Après quelques jours sans pluie, le niveau de la rivière du Nord, entre Val-David et Val-Morin, dans les Laurentides, est à son plus bas. Un faible débit qui fait redouter les hauts-fonds aux adeptes de bateau à moteur. Mais la profondeur de l’eau, Ronald Raymond n’en a cure. Car ce pêcheur à la mouche devant l’Éternel pratique son sport à bord de son kayak, qui ne craint ni les écueils ni le faible tirant d’eau. À lui les brochets, les maskinongés et les achigans !
Ex-fervent de la chaloupe, Ronald Raymond s’est converti à la pêche en kayak il y a quatre ans, même s’il n’avait à peu près jamais pagayé de sa vie. «J’avais essayé une fois, il y a longtemps, mais j’avais peur de renverser», se rappelle-t-il. Cette fois-ci, la donne a changé. Les coûts d’accès aux rampes de mise à l’eau pour les bateaux à moteur ne cessent de grimper depuis quelques années au Québec, au nom de la protection contre les espèces envahissantes. Un seul passage peut coûter jusqu’à 300 dollars, au grand désespoir des pêcheurs.
Mais en kayak, nul besoin de telles rampes. Donc, pas de frais à payer. C’est par la force des choses que ce résidant de Saint-Jérôme est devenu pêcheur-kayakiste. Et contre toute attente, il en est maintenant mordu. «Dans mon kayak, je n’entends plus le pout-pout-pout du moteur et je ne sens plus l’odeur d’essence. Je n’ai jamais connu un tel sentiment de détente. En plus, je me sens en meilleure forme !» confie ce retraité tout en lançant sa ligne dans la Rivière-du-Nord.