Le Journal de Montréal
PATRICK
CAMPEAU
CHASSE & PÊCHE
Vendredi, 15 août 2014
Un long cours d’eau attrayant
PHOTO COURTOISIE; Il est possible de partir à l’aventure dans les différents secteurs de la rivière du Nord et de croiser le fer avec de nombreuses espèces de poissons, dont certains spécimens sont de belle taille.
PATRICK CAMPEAU
Plusieurs amateurs vont au diable vauvert lorsqu’ils souhaitent taquiner des poissons, même s’il y a de bonnes destinations à proximité.
Certains plans d’eau ont perdu leurs lettres de noblesse au fil des temps à cause des développements urbains et industriels, de la pollution et, dans certains cas, de la surpêche. La Rivière-du-Nord en est un bon exemple.
Pourtant, cet effluent, qui prend sa source dans le lac Brûlé à Sainte-Agathe-des-Monts et qui coule sur une distance de plus de 137 km jusqu’au lac des Deux-Montagnes, a été l’hôte du tout premier ensemencement de truites brunes au Canada, en 1890.
Heureusement, les divers paliers gouvernementaux et municipaux, ainsi que certains organismes, ont uni leurs forces pour lui redonner vie. Ce cours d’eau abrite aujourd’hui une vingtaine d’espèces de poissons combatifs.
Un passionné;
Ronald Raymond, un Jérômien pure laine, s’implique depuis plus de quatre décennies afin de faire connaître et apprécier ce site de pêche.
Il est possible de tenter sa chance à de multiples endroits, soit à pied ou à bord d’une petite embarcation, le long du parcours sinueux de ce cours d’eau. Les adeptes peuvent opter pour le secteur de l’Association de chasse et de pêche de Sainte-Agathe-des-Monts, pour le parc des Amoureux à Val-David, pour la section de la Roland à Sainte-Adèle, pour la Porte du Nord, pour le parc régional situé près de Saint-Jérôme, etc.
Proximité urbaine
Depuis 2010, il y a eu trois ensemencements de truites brunes et mouchetées. Ces nouveaux résidents ont été déposés derrière l’hôtel de ville de Saint-Jérôme ainsi qu’à la hauteur des parcs Urgel-Carrière et Sigefray.
M. Raymond organise d’ailleurs dans cet arrondissement, en collaboration avec le Musée d’art contemporain, une promotion estivale visant à faire découvrir ce circuit poissonneux. Chaque mardi, de 17 h 30 à 21 h, il orchestre des sorties de pêche à la mouche. Il en profite pour enseigner les rudiments de cette activité traditionnelle ainsi que le Tankara.
Pour vous donner une bonne idée du potentiel halieutique, retenez que, de la prison de Saint-Jérôme jusqu’à la municipalité de Saint-Antoine, il s’est capturé dernièrement des ombles de fontaine pesant près d’un kilo, des arcs-en-ciel de 1,8 kg, des brunes de 700 g et des dorés imposants faisant osciller la balance à 3,65 kg.
Même les amateurs à mobilité réduite ont accès à un endroit spécialement adapté au parc Sigefroy.
À la découverte
La semaine dernière, j’ai eu le plaisir de découvrir la rivière du Nord à bord d’un kayak. Ronald, pour sa part, prenait place dans un pneumatique de type ponton flottant.
Bien qu’il soit possible de se rendre jusqu’au barrage de Lachute, puis jusqu’au Deux-Montagnes, nous avons consacré nos efforts sur une portion de six à sept kilomètres en aval de la municipalité de Saint-Antoine.
Malgré la chaleur torride et une averse qui avait troublé l’eau de la rivière lors de son passage, nous avons déjoué cinq achigans en quelques heures seulement. Tous les poissons ont réagi sur des bruiteurs comme le Rippin Rap ou la cuillère tournante Mepps Aglia nº 2.
Au dire de Ronald, qui agit également à titre de guide, le secteur est aussi propice pour la capture de percidés et de carnassiers.
Ce qui est génial avec des embarcations de la sorte, c’est qu’on peut exploiter tout doucement les berges, à son rythme, et ce, même si certains bassins sont peu profonds.


